Ralentir ce n’est pas mourir !

Dans Communication par le 7 juillet 2020Commentaires fermés sur Ralentir ce n’est pas mourir !
slow movement

En 1986 Carlo Petrini journaliste, sociologue et critique gastronomique italien s’oppose férocement à l’ouverture d’un restaurant McDonald’s sur la splendide Piazza di Spagna à Rome ou se trouve le majestueux escalier construit par Francesco de Sanctis au XVIIIe siècle. Cet évènement marque le début du mouvement « doux » appelé aussi en anglais « slow attitude » ou « slow movement ». Un mouvement qui s’oppose aux dernières tendances progressistes qu’a vue naître le vingtième siècle, telles que la restauration rapide, le tourisme de masse, l’hyper consommation… Qu’est-ce que le mouvement slow ? Pourquoi choisir de ralentir ? On vous explique tout dans cet article.

Le mouvement slow, genèse et but premier

Le monde va trop vite ! Métro – Boulot – Dodo, on ne prend plus le temps de vivre. Le nombre de « burn out » est en explosion et le stress au travail est devenu le mal du siècle et entraîne des problèmes de santé sans précédent. L’économie mondialisée met les individus en compétitivité permanente et de plus en plus de personne ne se reconnaissent plus dans ce modèle de société à outrance ! Le mouvement doux démontre qu’il est possible de bâtir une organisation sociale et économique dans le respect de l’environnement en replaçant l’humain au cœur des préoccupations sociales et environnementales.

Le progrès technologique a abouti à des disparités qui détruisent les sociétés et la biodiversité. Notre vie trépidante a affaibli notre capacité à remettre en cause ce modèle édicté par nos énarques. Le mouvement doux tente de démontrer qu’il est possible de pérenniser les activités économiques et souhaite changer les choses et notre regard sur plusieurs domaines clés :

  • Slow Life
  • slow school
  • Slow food
  • Slow business
  • Slow tourisme
  • Slow city

Pourquoi devons-nous ralentir ?

Le besoin de se reconnecter à nos proches et à la nature est le principal moteur du changement doux ; un changement culturel croissant qui tend au ralentissement mais pas à la décroissance ; une manière d’envisager les choses sous un nouvel angle, celui de l’équilibre.

Être slow c’est tendre vers plus de simplicité et s’éloigner de la frénésie ambiante d’une société qui veut produire toujours plus. Ce mouvement apporte une réponse philosophique sur le sens de la vie et permet de retrouver un équilibre personnel qui réconcilie, économie et écologie. Adhérer à l’idéologie slow c’est retrouver son propre équilibre, son propre rythme dans le respect de soi, des autres et de l’environnement.

La crise du Covid-19 a bien montré que cela est tout à fait possible et que l’homme en ressortira gagnant : moins de pollution = une meilleur santé, retour de la faune en ville = rééquilibrage des forces en présence, apaisement social = développement personnel. C’est aussi adopter un état d’esprit positif et volontaire. Penser sa vie plutôt que subir le quotidien. La slow life est une véritable philosophie de vie qui tend vers plus d’authenticité. Mais ralentir nécessite une profonde transformation pour asseoir sa démarche sur le long terme et changer (vraiment) ses habitudes et sa vie.

Ainsi des sociétés comme le Groupe SOS œuvre dans ce sens depuis 35 ans en plaçant l’innovation sociale au cœur de ses pratiques sans pour autant sacrifier les besoins essentiels : éducation, logement, inclusion sociale, insertion professionnelle, accès aux soins, accompagnement du grand âge…

le groupe SOS en quelques chiffres

Et si on essayait la décroissance ?

Voici le débat entre Delphine Batho et Timothée Parrique – Faut-il aller vers une société décroissante ? Comment la mettre en place ? La députée écologiste Delphine Batho et le docteur en économie Timothée Parrique ont échangé leurs points de vue sur la décroissance au cours d’un débat organisé par Reporterre.

Le mouvement slow prend de l'ampleur, car de plus en plus de gens reconnaissent leur inconfort au rythme rapide et à la nature déconnectée de leur vie.
Une première étape cruciale pour rétablir les connexions et ralentir le rythme. On regrettera le manque de volonté politique qui devrait pourtant accompagner cette transition sociale et écologique. Alors êtes-vous prêts à ralentir ?
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