Coronavirus, peut-il avoir un impact positif sur la planète ?

Dans Consommation, Pollution par le 16 mars 2020Commentaires fermés sur Coronavirus, peut-il avoir un impact positif sur la planète ?
Quel impact du covid 19 sur la planète ?

Depuis l’annonce du président de la république vendredi 14 mars 2020 et la décision de fermer les établissements scolaires et confiner la France chez elle, le monde est dans l’expectative. Les bourses s’effondrent, le transport des marchandises est au ralenti, les gens se ruent sur les denrées alimentaires et le virus progresse inexorablement. Quelles sont les conséquences sur la planète ? Est-ce que cela aura un impact positif ou négatif ? Explications dans cet article.

Les émissions de CO2 en baisse depuis plusieurs mois

Depuis le début de la crise, on constate une très nette baisse des émissions de gaz à effet de serre. Principal responsable la Chine qui a cloué tous ses avions au sol, soit une flotte de plusieurs milliers de transporteurs aériens qui restent bloqués dans les aéroports.

Les zones oranges et marrons montrent la concentration en CO2

Comme vous le voyez sur cette carte, la qualité de l’air en Chine s’est nettement améliorée. Le point essentiel à assimiler est qu’un ralentissement de l’économie a un effet direct sur la qualité de l’air mais pas sur le dérèglement climatique. Les deux phénomènes étant pilotés par des composés chimiques très différents. En effet, les gaz responsables du réchauffement global (le CO2 notamment) sont stockés dans l’atmosphère (pour des décennies voire des siècles).

Ainsi, la baisse constatée des émissions n’induira pas une baisse de leur concentration. Encore moins un ralentissement du réchauffement global. La dynamique à l’œuvre est beaucoup plus inertielle que pour les problèmes de pollution de l’air où les composés (particules fines, dioxyde d’azote, etc.) ont un temps de résidence de quelques heures à quelques jours à peine. On peut donc s’attendre à une amélioration globale de la qualité de l’air dans toutes les grandes villes de la planète, mais si la crise ne dure que quelques mois, elle n’aura pas d’impact sur le réchauffement global de la planète.

Et pour la France ? Si la qualité de l’air s’est améliorée à Paris lors de la première semaine de confinement, le bilan est similaire dans les plus grandes villes françaises.

concentration N02 croise coronavirus
Écart entre les concentrations de fond de NO2 (µg/m3) prévues et constatées entre les 15 et 24 mars 2020. De fortes réductions sont identifiées sur l’ensemble du territoire, en particulier sur les zones urbaines.

L’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a mené une analyse reposant sur les outils de simulation du système national PREV’air de prévision de la qualité de l’air. Cette étude a montré que les concentrations de dioxyde d’azote (NO2), largement émis par le trafic routier et les activités industrielles, étaient inférieures de près de 50 % en moyenne dans les cent plus grandes villes françaises, par rapport aux niveaux attendus. « Les niveaux de concentration de fond de dioxyde d’azote ont atteint un maximum de 25 µg/malors qu’un niveau de 50 µg/métait prévu par le modèle, sans prendre en compte le confinement », précise l’Ineris.

Rappelons que la justice européenne a condamné la France pour dépassement systématique du seuil autorisé en dioxyde d’azote depuis 2010. En mai 2018, l'infraction de la France était renvoyée devant la Cour de  Justice de l’Union Européenne et sommée de rendre des comptes concernant le NO2 (dioxyde d’azote). Un an et demi plus tard, c'est sans  surprise, que la décision est confirmée, même si aucune amende n'a encore été distribuée des décisions fortes doivent être prises par le gouvernement (notamment dans le secteur des transports) afin de protéger la santé des citoyens !

Le trafic de bois et d’animaux va baisser

L’apparition du coronavirus en Chine a mis les marchés d’animaux sauvages sous le feu des projecteurs. Au marché de Wuhan était proposé, au côté du poisson, de la viande de 30 espèces animales, dont des pangolins, des viverridés, des écureuils, différentes espèces de rats, des faisans, des scorpions et des serpents. Ce marché, où étaient vendus animaux vivants et fraîchement abattus, est suspecté d’être à l’origine de l’épidémie. Nous espérons que la fermeture de ces marchés d’animaux sauvages aura un impact positif pour la faune et la flore la plus menacée.

La chasse et le commerce des espèces sauvages, à l’instar du changement climatique et de la destruction des habitats, font partie des causes de la dramatique extinction de masse des espèces, dont alerte un rapport de l’ONU publié à la fin de 2019.

Selon ce rapport, jusqu’à un million d’espèces animales et végétales pourraient bientôt disparaître. La prochaine conférence des Nations unies sur la biodiversité en octobre 2020 et qui réunira près de 200 pays sera crucial si l’on veut enrayer l’extinction des espèces

https://ipbes.net/news/Media-Release-Global-Assessment-Fr

La production locale va connaitre une forte croissance

Étant donné que le transport de marchandise est perturbé voir totalement interrompu, il y a fort à parier que ceux qui tireront leur épingle du jeu seront les producteurs locaux. Mais sont-ils prêts à faire face eux aussi à la crise alimentaire qui se profile ? Le réseau de proximité pour la livraison de denrées alimentaires en circuits courts est-il opérationnel ? Les prochaines semaines seront déterminantes et il est donc trop tôt pour se prononcer.

circuit alimentaire court
fonctionnement des circuits alimentaires courts

En France, l’expansion des circuits courts a eu lieu dans les années 2000, dans un contexte identique : celui de la crise de la vache folle. Cette crise a généré une perte de confiance dans les filières longues, vis-à-vis de la traçabilité, et dans les labels car pour les français, il y a eu défaillance de ce qui était sous contrôle de l’Etat. Une partie des consommateurs a cherché à se rassurer à travers la proximité, le lien direct, afin de savoir d’où proviennent les produits, fruits et légumes principalement au départ.

Le gouvernement rassure les français sur les stocks conséquents de denrées alimentaires mais les comportements des français doivent être adaptés à la situation. Il faut cesser de faire des stocks irraisonnés de nourriture. Les sites de livraisons de courses sont pris d’assaut et les serveurs web tombent les uns après les autres. Garder raison, il faut. Et tout ira bien

Rappels de sécurité sur le Coronavirus (COVID-19)

En attendant plus d’informations sur les conséquences du Covid-19, voici un petit rappel sur ce qu’est ce virus :

Les coronavirus font partie d’une famille de virus susceptibles d’être à l’origine d’un large éventail de maladies. Chez l’Homme, ces maladies vont du rhume banal à une infection pulmonaire sévère, responsable d’une détresse respiratoire aiguë. Deux coronavirus ont entraîné des épidémies graves chez l’Homme : le SRAS responsable d’une épidémie mondiale entre novembre 2002 et juillet 2003 et le Mers-CoV identifié pour la première fois en 2012 au Moyen-Orient. Début janvier 2020, la découverte d’un nouveau coronavirus (COVID-19) en lien avec des cas groupés de pneumopathies a été annoncée par les autorités sanitaires chinoises et l’OMS.

Vous pouvez lire ces recommandations simples à mettre en place : utilisez du gel hydro alcoolique, ne pas serrer la main, garder une distance d’au moins 1 mètre avec vos concitoyens, évitez toute sortie non indispensable.

ajoutez cet article a votre liste de favoris
A propos de cet auteur...

Les commentaires ne sont pas autorisés.