Des récifs artificiels pour préserver la biodiversité près d’éoliennes

Dans Biodiversité, CleanTech, Environnement, L'eau par le 29 mai 20131 Commentaire
Objectif : obtenir des récifs naturels après plusieurs années

Fort de son expertise dans les éco-matériaux à base de déchets coquillers marins, le laboratoire de l’ESITC Caen pilote un nouveau projet européen avec des enjeux économiques, environnementaux et patrimoniaux majeurs : RECIF. Il a pour objectif d’améliorer la gestion des ressources marines et de trouver une voie de valorisation des coquillages, très présents sur les côtes normandes. Il s’inscrit dans le cadre de l’implantation des éoliennes offshore et de la recherche de solutions pour compenser d’éventuelles perturbations de l’écosystème dans la zone Manche. Le projet RECIF, en rassemblant 9 partenaires français et britanniques (dont TPC-Groupe VINCI), est cofinancé par l’Union Européenne (FEDER) et la Région Basse-Normandie pour un montant de 3 millions d’euros et devrait aboutir en 2015.

Le laboratoire de recherche de l’ESITC Caen pilote le projet RECIF

L’Ecole Supérieure d’Ingénieurs des Travaux de la Construction de Caen (ESITC Caen) et ses 8 partenaires français et britanniques viennent de lancer le projet RECIF (REutilisation de Coproduits marins en récIF artificiel). Il vise à traiter et valoriser les coproduits marins dans les matériaux de construction innovants pour récifs artificiels, tout en améliorant la gestion des ressources marines et la biodiversité. Sélectionné dans le cadre européen de coopération transfrontalière INTERREG IVA France (Manche) Angleterre, ce projet s’inscrit dans le cadre de l’implantation des Énergies Marines Renouvelables (EMR) dans la zone Manche et des réflexions pour l’amélioration de l’écosystème.

L’idée du projet RECIF est née dans le laboratoire de l’ESITC Caen, dont les travaux et thématiques de recherche sont axés notamment sur les matériaux et les éco-matériaux de construction prenant en compte leur impact environnemental (au même titre que leurs performances mécanique, thermique et/ou acoustique). L’ESITC Caen pilote déjà depuis 1 an le projet VECOP sur la réutilisation des coproduits marins en éco-pavés drainants. Les résultats et les connaissances de ce projet et notamment ceux liés aux caractéristiques physico-chimiques des coquilles, à l’étude du comportement des coquilles dans un matériau cimentaire, seront utilisés dans le cadre du projet RECIF pour optimiser les formulations dès le début du projet RECIF. VECOP a également permis au laboratoire de l’ESITC Caen de parfaire et de maitriser le processus de traitement et de transformation des coquilles vides permettant leur valorisation en granulats.

Le projet RECIF vise lui aussi la valorisation de ces déchets coquilliers en les incorporant dans un matériau qui sera mis au point pour la fabrication de récifs artificiels qui seront immergés en mer. 7 personnes sous la direction de Mohamed Boutouil, directeur du laboratoire de l’ESITC Caen, contribuent au projet dont le budget pour l’école atteint 715 k€.  Selon lui, « Le projet RECIF permet au laboratoire de l’ESITC Caen de poursuivre le développement de ses recherches dans le domaine des matériaux de la construction adaptés à leur environnement, en l’occurrence, le milieu marin. Les chercheurs et les doctorants de l’ESITC Caen vont s’attacher à mettre au point un matériau cimentaire pour la fabrication de récifs artificiels répondant à plusieurs critères notamment l’incorporation des coproduits coquillers et la durabilité vis-à-vis de l’eau de mer. Les perspectives et les résultats des études de ce matériau et des formes des récifs artificiels, permettront une meilleure compréhension du comportement physico-mécanique et biologique et de l’impact des récifs artificiels ».

RECIF – un partenariat européen au service de l’environnement

Les récifs artificiels
Les récifs artificiels

Le projet RECIF a comme objectif premier de répondre à un enjeu majeur auquel les industriels de la pêche sont confrontés : l’évacuation des déchets coquilliers issus de la mer. Il propose ainsi une filière de valorisation des coproduits coquilliers permettant de diminuer la quantité de déchets, tout en apportant une solution favorable au développement de l’écosystème marin. Ce projet innovant s’attachera à connaitre l’écosystème des zones d’immersion et à suivre le processus de colonisation des récifs. Un des enjeux principaux de ce projet est de comprendre le rôle des récifs dans les phénomènes d’enrichissement de la biodiversité afin d’améliorer la production de l’écosystème marin et développer ainsi des ressources pour les pêcheurs.

Dans la zone de la Manche, des éoliennes offshores seront bientôt implantées sur différents sites déjà connus. Le projet RECIF étudiera la préservation et le développement des ressources marines par la mise en place de récifs artificiels dans des zones préalablement ciblées. Par le biais de RECIF, des connaissances nouvelles et des solutions innovantes quant à l’impact environnemental des récifs artificiels lié à l’implantation des EMR (Energies marines renouvelables) seront à disposition des chercheurs et des industriels. A terme, les études et les résultats de ce projet pourraient s’inscrire dans le cadre d’éventuelles mesures compensatoires à la mise en place à grande échelle de parcs éoliens offshore, à commencer par les parcs de la zone Normandie.

Le partenariat entre les 9 acteurs est construit afin que les compétences se combinent et répondent de manière pertinente aux objectifs du projet RECIF. Les partenaires de l’ESITC Caen dans le cadre du projet sont : des universités (University of Southampton, University of Exeter, Université de Caen Basse Normandie), des laboratoires de recherche (Plymouth Marine Laboratory, Muséum National d’Histoire Naturelle), et des industriels (TPC – Groupe VINCI, EMCC). Les diverses parties prenantes au projet apportent leurs connaissances scientifiques et visent à obtenir des solutions innovantes sur l’ensemble de l’axe Manche, avec des résultats applicables et transférables en Manche et au-delà.

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